dimanche 23 juin 2013

Les femmes ont parfois raison

(suite)
  Hélas ! la suite fut beaucoup moins agréable. La voiture montait péniblement à 30 km/heure et se faisait parfois dépasser par des cyclomoteurs tout étonnés de doubler. Tant et si bien que plusieurs heures plus tard, alors que la nuit pointait déjà à l'horizon, on était encore en Autriche.
  Mais rien n'altérait la bonne humeur de Candide, qui parvint tout guilleret à quelques kilomètres de la frontière. A la dernière station-service autrichienne, il se décida à suivre l'idée de sa femme qui avait timidement suggéré que les bougies étaient peut-être encrassées.
  Elles étaient tellement encrassées que le pompiste qui les changea n'eut pas besoin de parler français pour faire savoir à monsieur Padevène qu'il avait eu de la chance de parvenir jusque là avec des bougies aussi ratatinées.
  Effectivement, reparti de la station avec des bougies neuves, Candide sentit immédiatement un meilleur comportement du moteur. Un tel progrès que les côtes péniblement escaladées tout à l'heure se grimpaient avec une facilité déconcertante.
  Avec une mauvaise foi évidente, il se tourna vers son épouse.
- Je me disais bien que les bougies devaient avoir un problème.

lundi 10 juin 2013

Pique-nique dans les montagnes autrichiennes

(suite)
  Il faisait beau, les inconvénients de la veille étaient oubliés, et la route s'avérait remarquable. Elle le fut jusqu'au moment où elle se mit à grimper. Le moteur éprouva alors quelques difficultés à se distinguer de celui d'un tracteur.
  A 30 à l'heure, la Ford gravit péniblement quelques côtes et à midi, monsieur décida de s'arrêter.
- La voiture est foutue, n'est-ce pas ?
- Mais non, Angélique. Ce sont ces fameuses côtes. Et d'ailleurs, il est temps de s'arrêter pour manger. Après un peu de refroidissement, tu verras que la voiture se comportera normalement.
  Le décor était idyllique, le repas sensationnel, l'humeur d'Angélique merveilleuse. Tout concourrut à faire de cette halte une étape mémorable.

dimanche 2 juin 2013

Petite étape à Salzburg

  Tandis que Wodka, le teckel, s'allongeait sur une banquette de la chambre, Angélique et Candide se glissaient chacun de leur côté (les lits étaient jumeaux) sous l'édredon de plumes qui servait de couverture.
  Quatre heures plus tard ils prenaient leur petit déjeuner, réconciliés avec la vie et les vacances, et décidaient de se dégourdir les jambes avant de repartir.
  A l'origine, Candide avait prévu d'atteindre Belgrade à 20 heures, en partant de Salzburg vers 11 heures, d'emporter un pique-nique (puisqu'ils avaient payé d'avance le repas du soir qu'ils n'avaient pu prendre la veille). Les deux heures d'arrêt dans un restaurant étant remplacées par une demi-heure de pique-nique, ils arriveraient, selon ses estimations, à 21 heures à Belgrade.
  Après une promenade régénératrice sur les bords d'un affluent du Danube, aux eaux aussi ocres que possible, le couple réintégra la voiture et le départ se fit sous les meilleurs auspices.