jeudi 27 décembre 2012

Commencer à écrire des nouvelles

  Il fut décidé à l'époque que pour bénéficier du taux de tva applicable aux périodiques, il fallait que le magazine comporte au moins 10% de jeux, récits ou reportages qui ne seraient pas de la bande dessinée. Il était important de ne pas voir le prix de vente augmenter brutalement, ce qui aurait effarouché les lecteurs. Mais la maison ne possédait aucun matériel rédactionnel hors BD. Je me mis donc à créer des jeux et à contacter des agences de presse pour obtenir de mini reportages ou des infos modèle réduit. Dans le même laps de temps, je commençai à rechercher des auteurs de récits courts, et en attendant d'en trouver je me mis à en écrire.
  Yves Saint Malo était né, car c'est sous ce pseudonyme que je commençai à publier mes nouvelles. Au début, il s'agissait de récits pour les jeunes, souvent humoristiques.

dimanche 25 novembre 2012

devenir rédacteur en chef

  Avec l'accroissement des publications, il y eut l'accroissement du personnel, entre autres, de traducteurs. J'ai pu vérifier que les femmes étaient bien meilleures en langues que les messieurs.
Je me retrouvai bientôt avec sept rédactrices-traductrices-correctrices.
  Ce ne fut pas toujours facile. Je me trouvai dans un univers totalement féminin et j'entendais parler de problèmes typiquement féminins. Je m'y fis. Elles aussi, et nous formâmes une bonne équipe, même si nous n'étions pas toujours d'accord.

mardi 13 novembre 2012

de DC comics à Marvel

  La maison d'édition publiait déjà régulièrement des récits de DC comics, tels que Green Lantern, Flash, the fox and the crow, Sugar and Spike etc, quand il fut décidé d'acheter également quelques droits chez Marvel. On commença par des BD sans héros qui furent placées dans Etranges Aventures ou Aventures Fiction et Sidéral, avant de se lancer avec Hulk, Captain América, Thor, Conan the barbarian, Xmen, Silver Surfer et autres super héros.
  Ce fut aussi la fin des récits illustrés par les vieux collaborateurs. Tarou, Tex Bill, Bill Tornade, Vigor et autres ne furent plus utilisé qu'en réédition.

dimanche 28 octobre 2012

COMMENT PASSER DE DESSINATEUR A REDACTEUR

   J'aimais beaucoup dessiner, certes, mais quand on travaille dans la BD, il n'y a pas que l'illustration qui compte, il y a aussi le scénario. Je m'étais donc mis dans la tête d'en écrire. Lorsque j'eus terminé le premier, je le donnai en soumission au boss.
  Quelque temps plus tard, j'appris que la femme du patron avait lu mon texte et avait trouvé que j'avais beaucoup d'imagination et surtout, que je connaissais particulièrement bien le français, autant du point de vue de l'orthographe et de la grammaire que du point de vue style et construction de phrases.
  Or, il se trouvait que l'une des rédactrices et correctrices allait bientôt prendre sa retraite. On me demanda si je souhaitais effectuer un essai, ce que j'acceptais avec plaisir. Ledit essai se montra concluant, et c'est ainsi que, quelques mois plus tard, je quittai mon poste de dessinateur pour devenir correcteur.

lundi 15 octobre 2012

Comment devenir chef dessinateur

  Il y avait un peu plus d'un an que j'évoluais à la photogravure quand on m'appela de nouveau dans le bureau directorial.
- Le chef dessinateur est malade. Il va nous manquer trois mois durant. Acceptez-vous de le remplacer ?
  J'étais quelque peu abasourdi, mais j'acceptai avec enthousiasme. J'avoue que le dessin m'attirait beaucoup plus que l'atelier de photogravure.
  Je devins donc chef dessinateur pour un trimestre et, comme durant ce temps, on m'avait remplacé à la photo, au bout des trois mois, on me proposa de rester au service dessin pour seconder le chef.

dimanche 30 septembre 2012

Savez-vous prendre des photos ?

  Il y avait deux ans que j'étais dessinateur dans la maison d'édition quand je fus appelé au bureau directorial.
- Je vais vous muter à la photogravure. Nous avons un employé qui nous quitte et vous correspondez au profil.
- Mais...je ne connais rien à la photogravure.
- Vous avez déjà utilisé un appareil photo ?
- Oui, mais...
- C'est la même chose, simplement, l'appareil est beaucoup plus gros.
  Ce fut ainsi que je quittais le studio de dessin pour entrer dans l'atelier de photogravure.
J'y appris assez vite à faire les films des maquettes de BD, à les développer, les fixer, les découper page par page, et je me mis aux ozalids (correspondant aux bleus d'architecte)

dimanche 9 septembre 2012

steno ou hieroglyphes

   Il y avait deux mois que je travaillais dans l'atelier de dessin de la maison d'édition quand, un beau matin, le patron vint se planter derrière moi, accompagné du chef dessinateur. Tous deux observèrent ce que je faisais durant un long moment.
  Ce que je faisais ? Je complétais des illustrations d'une BD que j'avais dù découper et recoller sur un autre format.
  Il s'agissait d'un récit se déroulant dans des pyramides et je me trouvais confronté à des murs entiers de hieroglyphes. A court d'idée, et ému par les deux observateurs, j'eus soudain l'idée de parsemer mon mur de signes sténographiques (j'avais appris la sténo durant mes études de comptabilité) et de petits dessins.
  Je sus plus tard par le chef dessinateur que le boss avait été très impressionné par l'imagination que je déployais pour créer des hieroglyphes !

dimanche 2 septembre 2012

Artima

  Passionné de BD, je décidai un jour de me présenter chez Artima, un éditeur qui produisait plusieurs magazines dont Météor, Atome Kid, Tex Bill, Bill Tornade, Ardan, Vigor, Téméraire, Commando, Surboum, Foxie etc.
  Comme un journaliste de la Voix du Nord m'avait interwievé quelque temps auparavant, je produisis cet article à la personne qui me reçut, et j'obtins un rendez-vous la semaine suivante pour un bref essai.
  Durant cet essai, on me fit dessiner un personnage courant, compléter des illustrations existantes, etc.
  Mon travail fut apprécié et je fus engagé pour la fin du mois suivant.

dimanche 26 août 2012

textile

 Après plusieurs mois de maladie puis de convalescence, je suis arrivé dans une usine textile de Tourcoing où je suis devenu "lanceur de fil". En clair, je participais à l'élaboration de nouvelles moutures de fils. Mon meilleur souvenir fut le fil à base d'algue qui se dissolvait dans un liquide.
Il était destiné à permettre à des pièces de tissu ayant entre autres utilisé cette fibre de présenter une sorte de dentelle.
Moi, bien entendu, je m'étais pris à rêver de bikinis tissés avec ce fil...

samedi 28 juillet 2012

béatitude

  Le cinquième jour, alors que ma fièvre ne m'avait laissé aucun répit et que je transpirais avec mes 42 degrés de température, je me réveillai détendu, calme et en pleine béatitude.
  Comme chaque jour, je me servis du thermomètre et poussai un soupir d'aise en voyant que j'avais 35,8 °. Je n'en revenais pas et me croyais miraculeusement guéri. Ce fut dans cet état d'esprit que j'accueillis la soeur venue me faire ma piqûre quotidienne.
  A ma grande surprise, elle devint toute pâle et me dit :
- Nous allons prier pour toi.
  Interloqué, je réalisai alors que cette brutale baisse de température n'était pas du tout normale.
  Ma béatitude tomba aussi sec.
Nul n'a jamais su ce qui s'était passé, mais la fièvre revint dans l'après-midi et je la gardai jusqu'au quarantième jour. (ce qui me permit de comprendre le pourquoi de la "quarantaine")

dimanche 22 juillet 2012

thyphoïde

  Le résultat tomba quelques jours plus tard. J'avais la fièvre thyphoïde ! Or, je venais d'apprendre ce qu'il en était de cette maladie en cours d'hygiène. J'avais lu que 6 cas sur 7 étaient mortels. (à l'époque)
Persuadé que je serais le septième cas, je tins à jour un journal qui, dans mon esprit, devait permettre après ma mort de soigner et mieux comprendre la maladie.
  Tous les jours, une bonne soeur venait me faire une piqûre intramusculaire, tandis que ma mère m'administrait toutes les heures un cachet antibiotique.

dimanche 15 juillet 2012

fin d'examens inattendue

  Je passai les épreuves du CAP sans  problème particulier et commençai les premières parties du BEC.
Ce dernier examen était coupé par un dimanche. Ce jour-là, je me levai avec une sensation de forte chaleur, mais je ne dis rien pour qu'on ne m'empêche pas d'aller au cinéma l'après-midi.
  Durant la séance, à mon grand regret, je m'endormis, ce qui ne m'était jamais arrivé.
  Le copain qui m'accompagnait dut me réveiller à la fin du film.
  Rentré chez moi, je me sentais vraiment mal et me résolus à prendre ma température. Je n'en crus pas mes yeux en regardant les indications du thermomètre : 41° !
  Je fus bien obligé d'avertir ma mère qui m'envoya immédiatement me coucher et appela le médecin.
  C'était une époque où les praticiens optaient pour ce métier en partie pour le bien des malades, et pas uniquement pour l'argent.
  J'eus droit à une visite vers 21 heures. On me prescrivit des médicaments et le docteur me fit une prise de sang.
J'étais encore loin de me douter que je ne terminerai jamais mon BEC.

lundi 25 juin 2012

Une troisième surchargée

Cette année-là, les vacances se passèrent sans problème. La rentrée s'avéra un peu plus difficile que d'habitude. Nous avions pris du retard dans les études comptables et le prof décida d'accélérer les choses. De ce fait, nous dûmes combler toutes les heures de loisir habituelles (soir, dimanche, jours fériés...) par des devoirs comptables.
De plus, le printemps 1959 était particulièrement chaud et nous affaiblissait quelque peu. En récré, nous faisions la queue pour aller se désaltérer sous les robinets d'eau froide des lavabos.
Quand arriva le jour du CAP, toute la classe avait une mine épouvantable.
Quant à moi, j'ignorais encore ce qui allait m'arriver...

dimanche 10 juin 2012

caricatures en étude

 Nous avions quotidiennement 2 heures d'étude, le soir, après les cours. Un soir, lors de la deuxième heure, j'avais terminé les devoirs un bon quart d'heure avant la sonnerie. Pour me détendre, je m'amusai à dessiner le portrait du prof de compta. Assez méchamment, nous l'appelions entre nous Bouboule. Ca veut tout dire !
J'en étais au deuxième dessin quand, du haut de son pupitre, le pion (qui était en l'occurrence le préfet de discipline de la section commerciale) m'interpela.
- Amenez-moi ce que vous faites.
  Je ne pouvais pas tricher, son bureau était placé sur une estrade d'où il avait une vue plongeante imprenable sur les pupitres des élèves.  Penaud, je lui amenai ma feuille de papier.
- Repartez vous asseoir à votre place mais vous viendrez me voir à la fin de l'étude.
  Je passai les minutes suivantes en me demandant à quel genre de punition je pouvais bien m'attendre.
  Lorsque le moment fut venu, je m'approchai du préfet, tandis que mes collègues s'empressaient de quitter les lieux.
-Vous m'en ferez 10 pour demain matin.
  Stupéfait par cette punition à laquelle je ne m'attendais pas, je quittai à mon tour la salle d'étude.
  Le lendemain, je tendis au préfet une liasse contenant 10 caricatures (10 professeurs différents)/
  Contrairement à ce que je croyais, tous le prirent avec amusement et deux allèrent même jusqu'à me féliciter.

dimanche 27 mai 2012

Mauvais élève

  Mon séjour en classe de  troisième se déroula tout aussi calmement que la quatrième. Le seul point noir était l'allemand, que nous commencions à apprendre. Certes, j'avais obtenu un 10 sur 10 au deuxième cours, pour le devoir correspondant à ce que nous avions appris, mais il ne s'agissait que de vocabulaire. Lorsque je me trouvai confronté au datif, genitif etc, je déclarai forfait et je devins le mauvais élève de la classe.
  Heureusement, ce fut le seul cours dont le prof garda un mauvais souvenir, et moi aussi !

dimanche 20 mai 2012

Apprentissage de la comptabilité

  Les vacances ayant pris fin, j'entrai en quatrième "commerciale" pour étudier la comptabilité. J'étais un peu intimidé en me retrouvant avec mes 38 camarades de classe. Pourtant, au fil des jours, les premières notions de compta et d'anglais commercial commencèrent à rentrer. Je me trouvais parmi les dix premiers assez régulièrement, sauf en français, dessin, et sténo dactylo où nous n'étions que trois à nous disputer les premières places. Je dois préciser à présent que si je n'ai plus que quelques notions de la sténo, la pratique de la dactylo m'a beaucoup servi par la suite, mais pas en comptabilité. J'ai tapé plus de cinq cents nouvelles pour jeunes et adultes, des dizaines de scénarios pour la BD et une quarantaine d'adaptation de romans sur une bonne vieille machine à écrire, en bénissant chaque fois mon professeur grâce auquel je me servais de mes dix doigts sur un clavier.

lundi 14 mai 2012

Un rat blanc et une couleuvre

   Le camp était presque terminé lorsque notre patrouille, au cours de ses pérégrinations dans la forêt, tomba sur une nichée de ratons blancs, vraisemblablement échappés d'un laboratoire de recherche. L'un n'avait qu'une oreille, l'autre plus de queue, il manquait une patte à un autre. Nous étions tous amis des animaux et nous décidèrent  tous d'adopter chacun un animal. Je choisis celui qui n'avait qu'un oeil et le nommait in-petto Kim, en référence au livre de la jungle.
  Il s'apprivoisa très vite et j'avais chaque fois beaucoup de plaisir à le sentir se percher sur mes épaules .
  Le lendemain même de cette adoption, jour qui était également la veille de notre départ définitif, je découvris une jeune couleuvre morte. Elle était en bon état et je décidais de l'emmener. Je la roulai dans une boîte de pastilles pour la toux et c'est, muni d'un raton blanc vivant et d'une couleuvre morte, que je fis ma réapparition chez ma mère.
  J'avoue qu'elle ne fut pas ...enchantée.

samedi 5 mai 2012

épreuve des abeilles

  Le jour de ma dernière épreuve pour passer du rang d'aspirant à celui de scout confirmé étant arrivé, on m'attacha à un arbre, torse nu, et on me badigeonna de confiture. Ensuite, on ouvrit un bocal contenant des abeilles et on leur indiqua gentiment le chemin du festin. Je peux vous avouer que je n'en menais pas large pendant que ces insectes se promenaient sur moi en profitant de l'aubaine.
  Cette épreuve dura un bon quart d'heure, mais j'eus l'impression que cela avait duré bien plus que ça. Pour tout vous dire, j'étais bien soulagé quand on me détacha et que je pus me laver et me rhabiller. Le plus étonnant, c'est que depuis, je n'ai plus peur des abeilles car j'ai compris qu'elles ne piquent que pour se défendre lorsqu'elles se croient attaquées ou en danger...

dimanche 29 avril 2012

régime spécial

  Le jour du "grand jeu" arriva. Chaque patrouille devait disposer d'une réserve alimentaire identique et devenait pour trois jours indépendante et "ennemie" des autres patrouilles.
  Le premier jour, nous avons réussi à nous emparer du stock de maquereaux en boîte d'une autre patrouille. En arrivant à notre campement provisoire, nous déchantâmes. Pendant notre raid, on nous avait embarqué notre stock de nourriture complet (sauf le pain qui ne pouvait pas être pris d'après le règlement).
  Les deux jours suivants, nous ne parvînmes plus à piquer quelque chose chez nos ennemis et nous furent contraints de manger des maquereaux à la tomate et du pain !
  Il m'a fallu par la suite plusieurs années avant de pouvoir en manger de nouveau...

lundi 23 avril 2012

concours de cuisine

   Vint le jour du concours de cuisine. Chaque patrouille devait prévoir un menu et réaliser son contenu. Une délégation avec l'aumonier et le chef de troupe passerait ensuite goûter et donner son appréciation à l'aide notes. Une patrouille serait, à l'issue de cette journée faste, nommé gagnante.
   Ce fut assez difficile de cuire un rôti dans un four aménagé avec quelques pierres, mais beaucoup plus facile de cuire du riz. Fort de ma précédent expérience, j'avais parfaitement surveillé le riz en question et lorsque je dus l'amener à table, j'étais sûr de moi.
   Las ! En transportant la marmite vers la tablée, mon pied se prit dans une ronce et je m'affalais avec le contenant et son contenu. J'avais effectivement bien réussi la cuisson, malheureusement. En me relevant, je soulevai délicatement la marmite (qui était bien entendu tombée à l'envers). J'obtins ainsi un superbe gateau de riz présenté sur fond d'herbe fraîche. Je dus m'agenouiller pour servir au fur et à mesure que l'on me tendait les assiettes, et tandis qu'un coéquipier agrémentait à table avec la sauce que j'avais cuisinée.
  Malgré cela, figurez-vous que notre patrouille obtint haut la main le premier prix du concours !
   J'étais vraiment fier de moi.

dimanche 15 avril 2012

Mauvaise surprise

   Dans le scoutisme, il n'y a pas que des bons côtés. Certains ont des idées de blague qui ne sont pas toujours agréables.
   Comme le grand camp d'été se déroulait en Normandie, le chef de troupe avait concocté la visite d'une ferme comprenant un immense verger et une fabrique de cidre. Ce fut une journée mémorable, surtout quand, pour terminer, le fermier nous invita à goûter le cidre pétillant qu'il s'était gardé dans un énorme foudre pour sa consommation personnelle.
   Nous eûmes la surprise de boire quelque chose qui ressemblait presque à du champagne avec un arrière goût de pomme. Nous fûmes autorisés à remplir nos gourdes. Ce que nous fîmes sans nous faire prier.
   Le lendemain, quand je décidai de boire quelques gorgées du breuvage, je fus très déçu. C'était infect !
En voyant la mine hilare de deux de mes collègues de patrouille, je compris qu'on avait échangé le contenu de ma gourde. Je ne savais pas tout. Entre deux hoquets, ils m'avouèrent que, non seulement ils avaient bu sans vergogne mon cidre bouché, mais pour le remplacer, ils avaient uriné dans le bidon.

dimanche 8 avril 2012

riz collé

   La première fois où je décidai de cuire du riz fut néanmoins une catastrophe. J'avais mal calculé le temps de cuisson et la moitié de la production demeura inéluctablement attachée au fond de la marmite.
   La patrouille dut se contenter de demi-portions et compenser avec du pain.
   Je dois reconnaître, cependant, qu'on ne m'en tint pas trop rigueur.

dimanche 25 mars 2012

le grand camp d'été

  Je terminai mon année scolaire sans problème et me retrouvai en vacances sans avoir vu passer le temps.
Lorsque la seconde semaine de congé survint, je m'apprêtai à participer à mon premier "grand camp" scout qui durait trois semaines.
   Ce fut le coeur un peu serré que je m'embarquai pour cette aventure, vraiment nouvelle pour moi. Ce camp d'été se passait à Giverny, dans l'Eure. La troupe se divisait en 9 patrouilles d'une douzaine d'équipiers. Le premier jour, après l'installation de chaque patrouille dans un recoin du vaste terrain boisé que la troupe occupait, j'eus la surprise de me voir confier la tâche de cuistot par mon chef de patrouille.
Je dis "surprise" car après mon expérience de vermicelle lors du mini camp de Pâques, je pensais bien ne plus avoir à m'approcher d'une casserole.
  J'acceptai sans enthousiasme, priant tous les saints du paradis de m'aider à ne pas faire de bêtises.
Je ne sais pas si ce fut le résultat de cet appel mais je fus à la hauteur, à ma propre surprise.

jeudi 22 mars 2012

chez les scouts

Mon frère aîné, encore lui, ayant amené ma mère à penser que je ne devais pas resté replié sur moi-même, il fut décidé que j'entrerais dans le scoutisme. Ce qui fut dit fut fait et, aux vacances de Pâques, j'effectuais mon premier camp. Il ne devait durer que 4 jours mais je me demandais ce que cela allait donner.
Tout commença très bien. J'aimais beaucoup le goût du steak planté au bout d'une branche et qu'on faisait griller dans le haut des flammes du feu de camp.
Cependant, le deuxième jour, on me laissa seul pour surveiller une marmite posée sur le feu pendant que le reste de la patrouille partait chercher je ne sais plus quoi.
Il y avait bien dix minutes que je surveillais la marmite quand il me vint l'idée de soulever le couvercle. Je vis de petites pâtes qui me semblaient cuites et qui mijotaient dans un liquide odorant.
Puisque ces pâtes étaient cuites, j'ai vidé un maximum d'eau et j'ai posé la marmite sur un coin du foyer, juste pour garder au chaud.
Quand mes amis sont revenus, ils ont demandé ce que j'avais fait du bouillon. Il ne restait plus que le vermicelle !
Ce jour-là, nous fûmes très heureux d'avoir pris beaucoup de pain avec nous...

dimanche 18 mars 2012

enfant de choeur

  Je me trouvais dans une école catholique. Le jeudi (à l'époque, le jour de congé n'était pas mercredi mais jeudi), nous devions assister à la messe. Il était prévu que nous devrions servir l'office chacun notre tour. Une semaine, le préfet de discipline nous avertit, un autre élève et moi, que ce serait notre tour.
   Je fus paniqué, car bien sûr, c'est moi qui avait été désigné pour me trouver à droite.Autrement dit, c'est moi qui devrait servir les burettes de vin et agiter la clochette.
   Je prévenais l'abbé que j'ignorais tout des moments où il faudrait sonner la cloche. Il me rassura. " C'est moi qui ferai la messe et je te soufflerai ce que tu dois faire".
   Bien entendu, le jour venu, ce fut un autre aumonier qui se trouvait là, et je dus me débrouiller tout seul. Ce fut un désastre, j'agitais cette maudite clochette aux moments les plus inopportuns, ce qui provoquait des rires chez les élèves présents. Je passai une heure épouvantable, mais le résultat fut que je ne fus plus jamais appelé à servir la messe.
  Ce fut ma seule et unique prestation du genre

vendredi 2 mars 2012

faussaire

   J'étais redevenu un bon élève mais, parfois, j'avais passé trop de temps chez moi à lire des romans plutôt qu'à apprendre mes leçons. C'est ainsi qu'une semaine, alors que j'avais obtenu plusieurs mauvaises notes, je rentrais chez moi avec un bulletin particulièrement mauvais. Je devais pourtant revenir le lundi suivant avec la signature de ma mère sur ce document...
   Je passais tout le samedi à cogiter et finalement, je pensais avoir trouvé la solution. Je mis à contribution mes talents de dessinateur et écrivis une lettre indiquant que toute la classe avait été punie par une série de mauvaises notes et que, bien que ne le méritant pas, je devais faire partie de la communauté. En conséquence, il ne fallait pas trop s'appesantir sur mon bulletin. Je signais à la place de mon professeur et le soir venu, je donnais bulletin et courrier à ma mère.
   Je me croyais sauvé, mais c'était sans compter avec mon frère aîné. Le dimanche, ma mère eut la malencontreuse idée de lui montrer la missive du professeur, ce qui fut loin de convaincre mon frère. Le lundi, en arrivant au cours, j'eus la surprise de le retrouver, discutant avec l'enseignant.
   Pris la main dans le sac, je fus obligé d'avouer ma faute.
   Cependant, le professeur avait tellement été sidéré de se trouver devant un document qu'il aurait volontiers cru de sa main, n'eut été le contenu, que je n'eus pas trop à en souffrir.

dimanche 26 février 2012

le protecteur des faibles

   A la rentrée, j'incorporais les rangs d'une autre école, privée, celle-là, dans laquelle mon père, plus jeune, avait fait ses études de comptabilité.
   Je me retrouvais donc en classe de cinquième avec plein de nouvelles têtes. Je voulais profiter de ce que personne ne me connaissait pour me faire une nouvelle réputation. Au lycée, j'étais l'enfant timide et fragile que tout le monde bousculait. Cette fois, avant la rentrée et après la colonie, j'avais appris quelques prises de catch faciles, dont une fameuse immobilisation que je mis plusieurs fois en pratique en récré. Moralité, je devins le protecteur des faibles et l'égal des deux ou trois élèves que l'on craignait et respectait.
  C'était le monde à l'envers et j'étais très fier de mon nouveau rôle.

samedi 18 février 2012

ma dernière colonie

   Le trajet du retour se passa de la même façon. Les deux garçons en quarantaine étaient placés tout au bout du bus et nul ne pouvait leur parler
   A l'arrivée, je mis ma mère au courant.
   Elle alla s'expliquer avec le curé, ce qui me laissait indifférent, mais m'annonça que je ne participerai plus aux colonies de la paroisse. Et ça, ça me faisait plaisir !

lundi 13 février 2012

QUARANTAINE

  On m'attendait au tournant. Le dernier jour de colo, il y eut une messe (c'était une colonie catholique). Mon voisin immédiat se mit à éternuer d'une façon bruyante et rigolote. Je me mis à sourire et lui aussi, par la suite.
  Après la messe, nous nous rendîmes par petits groupes dans le réfectoire pour le petit déjeuner. Alors que nous nous asseyons, le directeur fit un petit discours d'où il ressortait que deux énergumènes avaient volontairement troublé la messe en se livrant sciemment à des bruits cacophoniques pour distraire les petits camarades. En vertu de quoi ces deux malfrats seraient mis en quarantaine jusqu'à la descente du bus à bon port.
 Les deux individus en question, j'en faisais partie, bien entendu. Il fut donc interdit de nous parler et, après le déjeuner, nous fûmes astreints à des travaux ménagers. Comme j'allais vite (mais bien), j'eus terminé avant l'heure. Le curé m'amena alors dans son bureau et m'ordonna d'épousseter les livres de la bibliothèque. Ce que je fis.

dimanche 5 février 2012

Histoire d'eau

   Trouvant que plusieurs enfants buvaient trop à table, il a été décidé, une semaine avant le "jour des parents", de ne servir qu'un seul verre d'eau par individu.
   Beaucoup ont trouvé la pilule amère mais n'ont rien osé dire ouvertement. Bien entendu, je me suis levé et j'ai distinctement annoncé que j'écrirais la nouvelle à ma mère. Ce que j'ai fait.
   Le lendemain, on me présenta ma lettre (précisons qu'il fallait laisser les enveloppes ouvertes car nos courriers étaient vérifiés), dégoulinante. Narquoisement, on me signala que cela avait été fait pour prouver qu'on ne manquait pas d'eau à la colonie.
   Evidemment, ma lettre était quasiment illisible, tout étant délayé.
   La veille du fameux jour des parents, on eut de nouveau des carafes d'eau à table. Cela ne m'empêcha pas d'avertir ma mère, le lendemain, quand le bus qui venait d'amener les parents en visite la déposa à la colonie. Le curé qui dirigeait eut un aparté avec elle et le soir même, j'eus droit à un petit sermon avant de passer à table. Néanmoins, à partir de ce jour, nous eûmes autant d'eau que nous le désirions.

mercredi 1 février 2012

une coupe humoristique

   Mon succès dans ce jeu qui n'avait pas été créé par les "autorités compétentes" eut le don d'irriter quelque peu ces dites autorités, à savoir le curé qui dirigeait la colonie, les deux séminaristes qui l'aidaient et les deux ou trois jeunes adultes qui les entouraient.
  Un jour, au cours d'un rassemblement, il y eut un petit discours suivi de la remise d'une coupe au commandant du sous-marin. On me remit solennellement une vieille cafetière entourée de papier alu et on autorisa les enfants à se moquer de moi.
   Cela ne m'empêcha pas de poursuivre, et je fus suivi par quelques uns de mes compagnons de jeux. D'autres prirent peur et me quittèrent. Ca ne m'embêtait pas. J'aurais aussi bien pu jouer tout seul.
   J'ignorais encore que tout n'était pas terminé pour moi.
   Le jour de visite des parents arrivait à grands pas, et j'allais encore irriter les "autorités"

dimanche 29 janvier 2012

les colonies de vacances

   A l'arrivée des vacances, je pensais pouvoir passer agréablement mon temps à lire, dessiner, me promener à vélo, bref disposer librement de mon temps. Las, ma mère avait décidé qu'il n'était pas bon pour moi de rester seul et de ne pas changer d'air. En conséquence, elle avait prévu de m'envoyer en colonie avec les enfants de ma paroisse.
   Je n'avais pas du tout envie de cela. Je préférais de beaucoup ma solitude aux jeux obligatoires de la colonie. De plus, je n'étais pas vraiment sociable.
   Je me retrouvais néanmoins  à Wimereux, sur la côte de la mer du Nord, avec une cinquantaine d'autres enfants que je ne connaissais pas. Eux se connaissaient car ils allaient presque tous au patronage ou ils étaient voisins.
   La joie, quand on est timide, peu sportif et solitaire.
   Pourtant, je me fis assez vite une petite bande dont je devins le chef sans l'avoir cherché. Il se trouve que j'avais beaucoup d'imagination et que, pendant le temps libre, j'avais "inventé" un sous-marin au milieu des bosquets qui bordaient un angle perdu du terrain. Petit à petit, d'autres enfants m'avaient rejoint, passionnés par mon jeu.

mercredi 25 janvier 2012

une mauvaise année

   Ma sixième ne fut pas une année extraordinaire. Je pataugeais en cours d'anglais en pensant un peu trop à la fille du professeur, que j'avais aperçue chez ma voisine, et pas assez au cours proprement dit. Le professeur de français, que l'on appelait Bidon Sec parce qu'entre chaque cours, il pompait un peu de la bouteille qu'il avait dans un tiroir de son bureau, n'était pas excellent. Le professeur de sciences naturelles nous avait bien marqués en crachant dans une éprouvette pour nous initier à je ne sais plus quoi, mais à part ça, on ne se souvenait pas beaucoup de ses cours.
   Le professeur de dessin n'était pas aimé car ce n'était un secret pour personne qu'il passait une partie de son dimanche à tirer sur les moineaux. Restaient les math, l'histoire géo et la gym.
J'ai toujours été dans les bons derniers en géographie, moyen en math, et pas très fort en gym. Je dois avouer cependant que le prof de gym connaissait son métier et était juste et équitable.
 Ce que j'aimais le moins dans ses cours, c'était quand il nous emmenait à la piscine, car je détestais me trouver dans l'eau. Il faut dire que ma mère en avait une telle frousse que, rien que voir la photo d'une étendue d'eau la faisait frémir !

samedi 21 janvier 2012

passage en sixième

Mon année n'avait été ni bonne ni mauvaise, j'avais été un élève plutôt correct et consciencieux, mais je n'avais pas fait d'étincelles.
Ayant réussi mon examen de passage en sixième, je me retrouvais l'année suivante, au premier jour de la rentrée du "grand lycée" avec mes condisciples. Mon frère aîné voulait que je demande à être incorporé en section classique, pour apprendre le latin. Il prétendait que dans tous les pays il y a des prêtres et qu'en connaissant cette langue dite morte je pourrais toujours trouver quelqu'un avec qui parler. (le pauvre !)
J'ai appris par la suite que la plupart des membres du clergé ne connaissaient du latin que ce qui était indispensable pour les offices (à l'époque encore en latin)
De toute manière, le censeur du lycée m'obligea à passer en "moderne", disant que je ne serais pas capable de suivre les cours classiques.
Ainsi fut fait.

mardi 17 janvier 2012

j'ai doublé la septième !

Après tout ce que je vous ai révélé, vous comprendrez aisément que j'ai dû redoubler. L'année suivante, je me suis retrouvé avec M. Suffis (je pense que c'est bien la bonne orthographe). Entre temps, je m'étais mis à porter des lunettes car ma vue avait bien baissé. J'ai pu réaliser une année scolaire moyenne, assis à côté d'un autre élève moyen, Yvon Kermarec, dont j'admirais les dessins.
J'avais appris à vivre seul avec ma mère. Mon frère aîné marié, l'autre parti au service militaire et mon père décédé, je me retrouvais effectivement bien seul. 

samedi 14 janvier 2012

punitions

Je me souviens d'un jour, alors que j'étais placé au premier rang des bancs (j'ignore pourquoi), où la classe s'est mise à murmurer de manière continue "oui, non, oui, non...".
Je n'approuvais pas cette façon de faire et j'ai murmuré "oui, non, c'est idiot".
Malheureusement pour moi, c'est moi que l'instituteur a le mieux entendu. Il a voulu en conclure que j'étais le responsable du chahut. Il m'a saisit le haut de l'oreille et l'a tourné en me pinçant, puis m'a emmené de la sorte dans le couloir.
La salle de classe était au bout dudit couloir. Contre le mur se trouvait un casier à cartes géographiques. L'enseignant m'a fait enlever les cartes puis m'a placé dans le container et a refermé en disant que j'aurais ainsi le temps de réfléchir.

dimanche 8 janvier 2012

le lycée

A sept ans, j'ai donc atterri au lycée. Celui-là même où Raymond Devos avait fait ses études plusieurs années auparavant. J'étais un peu en avance, puisque je savais déjà lire et écrire, aussi je suis passé directement de la onzième à la neuvième. Mon parcours s'est poursuivi sans problème jusqu'à ma première septième.
Mon père était décédé quelques mois auparavant.
Je suis "tombé" sur un enseignant qui ne pouvait pas me voir. Je me suis vite retrouvé avec des punitions à réaliser chez moi qui s'empilaient. Elles ne me laissaient pas le temps d'apprendre mes leçons, ce qui me donnait automatiquement droit à de nouvelles punitions.

samedi 7 janvier 2012

mes premières années

A 3 ans, on m'a laissé aller dans une maternelle religieuse près de chez moi. C'était une école de filles mais les garçons pouvaient s'y trouver tant qu'ils n'avaient pas 7 ans.
J'y suis tombé amoureux de l'institutrice mais j'ai assez vite appris à lire et à écrire car j'avais très envie de feuilleter tout seul les livres que ma mère me lisait quand elle en avait le temps.
Mon plus mauvais souvenir de l'époque fut quand, un après-midi, je quittais subrepticement l'école avec les autres alors que j'étais censé rester à l'étude.
Parvenu chez moi, je bredouillais une vague excuse à laquelle ma mère ne crut pas. Elle me reconduisit jusqu'à la maternelle où la soeur chargée de surveiller l'étude m'accueillit sévèrement. Dès que ma mère fut repartie, j'eus droit à une séance de fessée qui semblait ne jamais devoir s'arrêter. Trop fier pour pleurer, je finis quand même par comprendre qu'à moins de me fendre d'une larme, je risquais de passer le temps de l'étude à me faire fesser. Effectivement, dès mes premiers pleurs, la correction stoppa.

mercredi 4 janvier 2012

il y a un début à tout

Puisqu'ils s'agit de mes souvenirs, commençons par le commencement : ma naissance.
Quand je suis venu au monde, mon frère aîné avait déjà 17 ans et l'autre 11 ans. Autant dire que je n'ai pas eu longtemps  leur compagnie. En fait, mes parents ont raté leur coup, ils avaient déjà deux fils et mon père aurait tellement aimé une fille qu'ils ont fait un dernier essai.  J'ai été leur troisième fils.

mardi 3 janvier 2012

bienvenue sur mon nouveau blog

Bonjour,
Je viens de créer ce blog et j'espère avoir la possibilité de m'en occuper régulièrement. Je commencerai sans doute mes articles par le début de mes expériences.