samedi 28 juillet 2012

béatitude

  Le cinquième jour, alors que ma fièvre ne m'avait laissé aucun répit et que je transpirais avec mes 42 degrés de température, je me réveillai détendu, calme et en pleine béatitude.
  Comme chaque jour, je me servis du thermomètre et poussai un soupir d'aise en voyant que j'avais 35,8 °. Je n'en revenais pas et me croyais miraculeusement guéri. Ce fut dans cet état d'esprit que j'accueillis la soeur venue me faire ma piqûre quotidienne.
  A ma grande surprise, elle devint toute pâle et me dit :
- Nous allons prier pour toi.
  Interloqué, je réalisai alors que cette brutale baisse de température n'était pas du tout normale.
  Ma béatitude tomba aussi sec.
Nul n'a jamais su ce qui s'était passé, mais la fièvre revint dans l'après-midi et je la gardai jusqu'au quarantième jour. (ce qui me permit de comprendre le pourquoi de la "quarantaine")

dimanche 22 juillet 2012

thyphoïde

  Le résultat tomba quelques jours plus tard. J'avais la fièvre thyphoïde ! Or, je venais d'apprendre ce qu'il en était de cette maladie en cours d'hygiène. J'avais lu que 6 cas sur 7 étaient mortels. (à l'époque)
Persuadé que je serais le septième cas, je tins à jour un journal qui, dans mon esprit, devait permettre après ma mort de soigner et mieux comprendre la maladie.
  Tous les jours, une bonne soeur venait me faire une piqûre intramusculaire, tandis que ma mère m'administrait toutes les heures un cachet antibiotique.

dimanche 15 juillet 2012

fin d'examens inattendue

  Je passai les épreuves du CAP sans  problème particulier et commençai les premières parties du BEC.
Ce dernier examen était coupé par un dimanche. Ce jour-là, je me levai avec une sensation de forte chaleur, mais je ne dis rien pour qu'on ne m'empêche pas d'aller au cinéma l'après-midi.
  Durant la séance, à mon grand regret, je m'endormis, ce qui ne m'était jamais arrivé.
  Le copain qui m'accompagnait dut me réveiller à la fin du film.
  Rentré chez moi, je me sentais vraiment mal et me résolus à prendre ma température. Je n'en crus pas mes yeux en regardant les indications du thermomètre : 41° !
  Je fus bien obligé d'avertir ma mère qui m'envoya immédiatement me coucher et appela le médecin.
  C'était une époque où les praticiens optaient pour ce métier en partie pour le bien des malades, et pas uniquement pour l'argent.
  J'eus droit à une visite vers 21 heures. On me prescrivit des médicaments et le docteur me fit une prise de sang.
J'étais encore loin de me douter que je ne terminerai jamais mon BEC.