lundi 30 septembre 2013

connaissiez-vous l'autoroute de Yougoslavie ?

(suite)
  Hélas, trois fois hélas ! Ce pauvre monsieur Padevène ignorait qu'en Yougoslavie, l'autoroute principale, celle qui desservait la capitale, n'était rien d'autre que ce qu'en France on aurait appelé départementale. Des poules traversaient la chaussée, laquelle passait au milieu de nombreux villages. Il y avait des feux tricolores, des croisements prioritaires, et deux voies délimitées par une simple ligne blanche. Une voie dans un sens et une dans l'autre sens. Les innombrables camions se gardaient d'ailleurs bien de respecter la ligne médiane symbolique. Bien sûr, la vitesse n'était pas limitée, mais ce n'était qu'un détail technique car, en pratique, il est bien difficile, quand on est coincé entre deux files de camions de les doubler avant de se faire écharper par une autre file venant de l'autre côté.
  Bien sûr, il y avait beaucoup de bas-côtés aménagés, ce qui permettait aux poids lourds de changer leurs pneus crevés par les ordures qui jonchaient la chaussée et, accessoirement, à deux aventuriers comme les Padevène de s'arrêter pour boire un peu d'eau.
  Ils ne manquèrent pas de le faire, mais très vite, pour ne pas trop respirer l'air brumeux aux tendres odeurs pestilentielles qui s'élevait des champs bordant "l'autoroute".

vendredi 13 septembre 2013

Enfin entrés en Yougoslavie !

  (suite)

  Monsieur Padevène eut quelque mal à se faire comprendre, le policier persistant à lui trouver une ressemblance certaine avec l'individu de la photo. Notre ami fut heureusement sauvé par un officier qui venait de recevoir un citoyen germanique se plaignant d'une malheureuse confusion. Les cartes furent rapidement échangées, tandis que le policier haussait les épaules d'un air désabusé. Tout le monde peut se tromper !
  Nanti de ses précieux papiers, Candide rejoignit sa voiture, sa femme et son chien, et démarra rapidement sans demander son reste.
- Avec tout ça, nous avons encore perdu du temps. A quelle heure avais-tu prévu d'arriver à Belgrade ?
  D'un ton pas très assuré monsieur Padevène donna le renseignement à son épouse.
- 8 heures du soir.
- Eh bien, il nous reste une heure pour faire plusieurs centaines de kilomètres. Ils sont fameux, tes calculs !
- Mais, ma chère, je ne pouvais prévoir cette panne d'hier matin, ni l'encrassement des bougies, ni ces tracas à la frontière. Néanmoins, dans une cinquantaine de kilomètres, à Zagreb, nous emprunterons l'autoroute de Belgrade. En général, je fais une moyenne de 120. Si tout va bien, nous parviendrons là-bas vers 22 heures...